Seize heures. Sa journée de cours venant juste de se terminer, Gabrielle s'était rendue dans la Salle commune des Poufsouffles pour y déposer ses affaires et avait prie sous son bras Sookie, son adorable petit chat blanc, avant de s'élancer dans les couloirs du Château.

Voilà deux mois qu'elle était arrivée à Poudlard, et elle s'extasiait encore de l'endroit dans lequel elle se trouvait. Elle ignorait qu'un lieu pareil pouvait encore exister. Lorsqu'elle se promenait dans les couloirs, elle avait l'impression de se retrouver en pleine époque médiévale. Tout ici transpirait la magie. C'était plus qu'elle n'avait jamais espéré. Les tableaux vivants, les fantômes, les soldats en armures lâchant des rires étouffés de temps à autres ou se retournant sur le passage des élèves... Rien ici ne semblait impossible. Gaby aurait pu voir un éléphant rose charger à travers les dédales de couloirs qu'elle n'aurait pas été surprise. La jeune fille était bien consciente qu'en sept petites années d'études en ces lieux, elle n'aurait jamais la possibilité de découvrir tout ce qu'il y avait à voir ici, et c'était peut-être la chose qui l'agaçait le plus depuis son entrée à l'école.

Le cadre de vie qu'ils avaient tous en ces lieux était si idéal que Gabrielle s'y sentait presque mieux que chez elle. Elle ne manquait absolument de rien. Si elle ne voyait pas ses parents, en revanche elle croisait son frère de temps à autres ou l'apercevait dans la Grande Salle aux heures de repas. Ce dernier se trouvait à Gryffondor et il avait été étonné de voir sa petite sœur confiée aux Poufsouffles lors de la cérémonie de répartition. Pour Gaby, ça n'avait pas été un soucis : elle n'allait certainement pas se plaindre d'avoir échapper à son grand frère qui n'aurait certainement pas manqué de surveiller ses moindres faits et gestes.

Rien ne venait noircir le tableau : Gabrielle avait même été nommée Préfète, ce qui était une véritable aubaine pour elle ! La Poufsouffle ne manquait déjà pas d'assurance, mais avec ce tout nouveau statut, elle se sentait gonflée à bloc et valorisée. Porter l'insigne sur ses vêtements était très gratifiant. Elle n'avait encore cependant pas eu besoin de faire appel à sa toute nouvelle autorité. La plupart des premières années étaient relativement calmes, impressionnés par leur environnement, bien que quelques Serpentards semblaient se prendre pour... Plus grands qu'ils n'étaient. Mais d'après ce qu'avait entendue Gaby, c'était dans leurs habitudes et ça ne s'arrangeait pas en grandissant !

La jeune fille était donc là à se promener dans ce qui semblait être une galerie de tableaux. Chaque jour, elle avançait un peu plus dans son expédition et ne cessait de découvrir de nouveaux endroits, tout aussi imprévisibles. En se rendant compte du lieu qu'elle venait de trouver, Gaby posa Sookie sur le sol qui miaula avant de se frotter contre ses jambes en ronronnant.

La galerie dans laquelle elle se trouvait était ornée de tableaux, à tel point qu'on ne voyait plus la pierre sur laquelle ils reposaient tous. Et ce n'était pas n'importe quels tableaux ; ils étaient vivants. Elle en avait déjà vu bien sur depuis son entrée à Poudlard, mais jamais autant. Ici, elle avait l'impression d'entrer dans un tout autre monde, elle avait également la drôle d'impression de ne pas être à sa place, comme si elle dérangeait l'harmonie des centaines de vies se dégageant des toiles.

Gabrielle décida tout de même de s'y aventurer, poussée par la curiosité. Sookie sur ses talons, parmi d'autres tableaux elle eut alors l'occasion de faire la connaissance d'une mère de famille dont la tenue d'époque laissait entendre qu'elle appartenait à des temps reculés. Celle-ci se démenait pour préparer un repas, capable de nourrir tout un régiment ! En s'approchant de la toile, Gaby eut même l'impression d' humer une odeur de lard... Était-ce possible ou ne s'agissait-il là que de son imagination ?

Bien trop subjuguée par ses découvertes, Gabrielle ne fût même plus sûre du temps qu'elle passait parmi ses tableaux. Les heures devaient passer à une allure ahurissante... Et l'heure actuelle était peut-être même un peu trop tardive, car la nuit de l'autre côté des fenêtres était tombée depuis un moment...

(HJ: J'ai pondu un truc un peu bizarre j'espère que ça t'ira quand même )

La sonnerie marquant la fin de cette dernière heure de cours venait de retentir dans la château et annonçait la délivrance de centaine d'élèves. Prenant soin de rien oublier, Pécieuse replaça ses affaires dans sa besace le plus vite possible. Elle avait hâte de regagner sa salle commune et de jouir enfin de quelques heures de liberté. L'héritière Milady avait à peine fait quelques pas qu'elle entendit dans son dos la voix de crécelle de la jeune Grace. Cette élève de Serpentard, également en première année, semblait lui vouer un véritable culte et suivait Précieuse où qu'elle aille dans l'espoir de devenir son amie. Levant les yeux au ciel, la vipère qui l'avait complètement se força à s'arrêter pour attendre sa corpulente camarade. Le compromis n'était guère contraignant pour la blonde, il suffisait d'autoriser Grace à traîner derrière elle et Précieuse y gagnait un faire valoir ainsi qu'une bonne à tout faire. Les bras croisés, la pimbêche attendit donc que l'autre arrive à sa hauteur, prenant sur elle pour ne pas trop montrer son impatience.

Poussant un soupir mi résigné, mi agacé, Précieuse reprit finalement sa marche. Les deux filles se remontèrent le couloir et s'engouffrèrent dans les grands escaliers. Ceux ci semblaient également d'humeur à contrarier la préfète puisqu'il fallut attendre près de 5 minutes avant que la rampe qu'elles empruntaient ne se décide à revenir à la bonne place. Grace sur les talons, la vipère dévala le reste des marches avant que l'escalier de recommence à faire des siennes. Elle tourna dans une couloir qui menait aux cachots par un chemin plus court avant de se rendre compte que sa collègue trainait encore.

- Grace, dépêche toi un peu ! Qu'est ce que tu fais ?
Penaude, la Serpentard la rejoignit tout en fouillant dans son sac de cours d'un air confus.
- J'ai du oublier ma baguette magique dans la salle, je ne la trouve plus..
Pour toute réponse, la préfète des Serpents haussa un sourcil interrogateur. Comment pouvait on être assez bête pour oublier sa baguette magique. Un livre ou un parchemin, ok, mais pas l'outil élémentaire et indispensable à tout sorcier digne de ce nom !
- S'il te plait, tu peux me garder mon sac, je remonte vite la chercher !

Avant que la concernée ne puisse répondre, Grace lui avait remis son vieux sac entre les mains et remontait déjà les marches à toute allure, laissant là une Précieuse sidérée. Elle croyait quoi ? Que Précieuse allait attendre ici comme une potiche en tenant tout son barda ? Elle ? Précieuse Milady ? On nageait en plein délire là. Elle était déjà bien gentille de supporter sa présence, il ne fallait pas abuser non plus !

- Et puis quoi encore..

Lâcha la blonde pour elle même en balançant le sac dans le couloir sans le moindre scrupule. La poupée allait partir mais dès qu'elle eut fait un pas dans le couloir, une voix caverneuse l'interpella.

- Ne devriez vous pas attendre le retour de votre amie ?

La peste se retourna en sursaut, s'attendant à voir un professeur derrière elle, mais le couloir était désert. Elle n'avait pourtant pas halluciné ! Ses limpides prunelles turquoises se posèrent alors sur un tableau qui ornait le mur à cet endroit, dans lequel un bonhomme en tenu de chevalier la fixait. Comprenant que c'était ce stupide portrait qui avait parlé, la vert et argent le congédia avec mépris dans la ferme intention de l'ignorer.

- Et en quoi cela vous regarde-t-il ? Mêlez vous plutôt de vos affaires !
- Un peu de respect demoiselle ! Ne vous a t-on pas enseigné les bonnes manières ?
Irritée, la gosse laissa échapper un soupir agacé et s'arrêta pour faire face au portrait, plaçant ses mains sur les hanches, ce qui chez elle était un signe évident de contrariété. Il ne manquait pus que ça ! Voilà qu'un tableau se permettait de lui faire la morale !
- Bon écoutez, j'ai franchement mieux à faire que d'écouter les remarques d'un ridicule tableau alors bouclez là ou je vous jette un sort !
Cette fois, elle aurait pu penser que le chevalier en armure comprendrait le message, mais il fallut qu'il en rajoute un couche.
- Et qui gardera le sac de votre amie ?
- Vous n'avez qu'à le garder vous même puisque cela vous préoccupe tant !
- Dois je vous rappeler que je ne suis qu'un "ridicule tableau" comme vous l'avez si bien dit ?
- Mais taisez vous ! Vous me faites prendre mon temps à la fin !

Précieuse commençait à voir clair dans le jeu de ce stupide chevalier. Le bonhomme avait visiblement décidé de la retenir suffisamment longtemps pour laisser le temps à Grace de revenir. Mais Merlin sait où celle ci avait encore perdu sa baguette ! Si ça se trouve, il lui faudrait toute la nuit pour la retrouver !

- Si ce n'est qu'une question de temps, je connais bon nombre de raccourcis qui pourraient vous en faire gagner, poursuivit le tableau en s'efforçant d'éveiller son intérêt.
- Mais bien sur.. Et vous vous imaginez que je vais vous croire ? répliqua la blonde qui savait pertinemment que le portrait n'espérait qu'une chose: qu'elle veuille en savoir davantage et qu'elle l'interroge.
- Mes paroles sont véridiques, je vous l'assure ! D'ailleurs, je suis moi même le gardien de l'un d'eux !
Le chevalier blessé dans sa fierté de ne pas être pris au sérieux, ne put s'empêcher de se vanter de ces connaissances tout comme Précieuse l'avait prévu. Elle le tenait.

- Dans ce cas, prouvez le moi.
- Non ! Et d'ailleurs, il y a un mot de passe.
- Comme c'est pratique.. Vous savez ce que je crois ? Que vous n'êtes qu'un misérable menteur qui essaie de se rendre intéressant..
- Foutaises ! Seulement, vu votre comportement jeune fille, je ne vois pas pourquoi je vous apprendrais que le mot de passe est jobarbille! Et voilà, il venait de laisser échapper ce que la vipère voulait savoir. Un sourire triomphant illumina son visage, tandis que le malheureux chevalier se rendait compte de son erreur.
- Jobarbille, c'est bien ça ?
- Non, non et non, je refuse !!! Grogna le portrait qui malgré tout était contraint d'ouvrir le passage. Où allez vous ? Revenez !

Mais Précieuse ne l'écoutait déjà plus. Sourire aux lèvres, l'insupportable peste s'y engouffra, laissant la garde du sac de Grace à cet imbécile de chevalier. Inutile de dire que la jeune Milady était profondément satisfaite de son coup. Cependant, loin de la rapprocher des cachots comme le chevalier semblait le dire, le raccourci semblait plutôt monter vers les étages. Elle n'était pas prête d'arriver à sa salle commune, mais maintenant qu'elle était là, autant voir où ce passage conduisait. Précieuse arriva finalement derrière ce qui semblait être le dos d'un tableau. La toile bascula à son approche, débouchant sur un vaste pièce illuminée où les murs étaient entièrement tapissés de peintures animés. La vipère se glissa hors du passage mais lorsque le tableau repris sa place, Précieuse se retrouva pratiquement nez à nez avec une élève. Une fille d'environ son âge qui d'après son blason se trouvait à Poufsouffle. Génial ! Comme si elle n'avait pas eu son compte entre Grace et le bouffon en armure..

La jeune Gabrielle était donc là à admirer la galerie dans laquelle elle se trouvait. Plus elle avançait dans sa découverte des toiles de plus en plus déconcertante, plus elle s'avançait dans le couloir seulement éclairé de quelques flambeaux à présent. Les flammes rougeoyantes faisaient danser des ombres sur les murs, donnant aux tableaux les plus anodins des airs cauchemardesques. Ainsi lorsque Gaby passa devant la toile d'une jeune femme lavant son linge à l'ancienne dans la cour d'une vieille demeure, cette dernière semblait porter sur le visage un air de conspiratrice machiavélique, quelque chose de ce genre. Heureusement la Poufsouffle n'était pas du genre peureuse, et elle se contenta de s'écarter. Quelqu'un se laissant facilement impressionné aurait eu vite fait de quitter les lieux.

Bien que les tableaux se montraient discrets et presque silencieux à l'ouverture de leurs passages secrets, l'ouïe fine et l'oreille attentive de Gaby la poussèrent à se retourner. Elle eut un petit sursaut lorsqu'elle se retrouva nez à nez avec une jeune fille, tandis que la toile grandeur nature derrière elle se refermait. Un peu surprise, elle mit quelques secondes avant de se reprendre. La fille devant elle ne devait pas être beaucoup plus âgée que Gaby, peut-être même de la même année. Vu son uniforme, c'était une Serpentarde. Tiens, une vipère... Mais lorsque la Poufsouffle posa les yeux sur l'insigne de la préfète -tout comme elle- il lui vint à l'esprit que sa nouvelle rencontre devait être assez responsable pour ne pas se comporter comme ses camarades, dédaignant sans ménagement les élèves des maisons adverses.

Enfin Gabrielle leva les yeux sur le visage de la Serpentarde. Cette dernière avait de long cheveux blonds et de magnifiques yeux aux reflets turquoises. Elle était belle, c'était indéniable, même pour son jeune âge. Mais Gaby n'était pas du genre à envier quelqu'un d'autre, se suffisant à elle-même, très satisfaite de son apparence attrayante. Elle remarqua tout de même l'air naturellement arrogant de sa nouvelle rencontre, qui laissait bien comprendre que les deux filles étaient toutes les deux d'un naturel très fier. Sauf que si l'on en croyait la réputation des Serpentards, Précieuse se pensait certainement supérieure aux autres de part sa beauté, son rang de Préfète et sa tenue soignée. Dans cette situation encore, Gabrielle ne se laissa pas impressionner, pensant avoir cerné la personnalité de la fille en face d'elle.

Elle allait prendre la parole quand une explosion toute proche se fit entendre. La Poufsouffle sursauta vraiment cette fois, faisant un petit bond avant de poser une main sur son cœur qui battait à tout rompre. Se désintéressant momentanément de la Serpentarde, elle jeta un coup d'œil autour d'elle, sourcils froncés, cherchant d'où venait le bruit assourdissant. Elle n'eut que deux pas à faire pour comprendre qu'il venait de l'un des tableaux.

Ce dernier était légèrement noirci et une fumée verdâtre commençait lentement à se dissiper de l'autre côté de la toile. En approchant son visage du tissu peint à l'aquarelle, Gabrielle put discerner un homme se démenant pour ramener l'ordre dans ce qui semblait être un laboratoire de chimie. Des fioles jonchaient le sol et un long vase fin et ondulé était en ébullition. Ce qui semblait avoir provoqué l'explosion n'était plus constitué que de quelques éclats aux quatre coins de la pièce et lorsque Gaby attira de nouveau son attention sur l'homme aux allures de savants fous, il terminait d'éteindre un début d'incendie.
Une ampoule sembla éclairer les souvenirs de la Poufsouffle et elle sut alors de qui pouvait s'agir ce personnage : Heinrich Cornelius Agrippa, qui n'était autre qu'un alchimiste allemand réputé mystique. A présent Gabrielle se rappelait très bien avoir aperçu une illustration de cet homme, dans un des vieux livres de la bibliothèque. A cet instant, il semblait beaucoup moins sûr de lui et ténébreux. Tandis que le personnage jurait dans un mélange étrange d'allemand et de vieil anglais sans se soucier de sa spectatrice, la jeune fille étouffa un rire et se tourna enfin vers la Serpentarde.

- J'espère qu'ils ne sont pas tous aussi fous ou on risque bientôt d'être en danger ici !

Le ton de la jeune fille était amusé et dégagé. Elle se sentait parfaitement à l'aise en face de sa camarade, ce qui devait peut-être changer les habitudes de la blondinette.

(716)

Sans se préoccuper le moins du monde qu'une apparition soudaine par l'intermédiaire d'un passage dissimulé pouvait causer une sacré surprise aux éventuelles personnes présentes, la blonde se glissa hors du portrait. Elle s'en éloigna de quelques pas, décidant d'agir comme si la Poufsoufle en face d'elle n'était qu'un autre de ses tableaux sans plus d'importance qu'un élément décoratif. Indifférentes aux sentiments que son arrivée improbable aurait pu susciter, Précieuse tapota sa jupe d'uniforme pour bien remettre les plis en place avant d'accorder un regarda à la brune qui lui faisait face. La vipère lui jeta un coup d'oeil interrogateur, se demandant si cette dernière allait lui faire une remarque, mais une explosion toute proche attira l'attention des deux filles.

Dans l'un des cadres accroché sur le mur d'en face, un sorcier au crâne dégarni gesticulait au milieu d'un épais nuage de fumée. La scène ne manqua de rappeler à la demoiselle le résultat désastreux qu'elle avait obtenu en TP de potion_ Jaina était la seule à blâmer évidemment. Quoi qu'il soit le regard décroché par l'enseignante suffit à faire comprendre à l'héritière qu'elle ferait mieux de travailler davantage cette manière. Circée, à la manière de son homonyme de l'antiquité qui transformait les marins en cochons, aurait bien été capable de leur faire subit le même sort. Enfin bref. En tout cas le bonhomme du tableau avait simplement réussi à noircir sa toile, et Précieuse se demanda pourquoi un incapable pareil était exposé dans cette galerie d'art. Cette place d'honneur aurait davantage convenu à Nicolas Flamel ou Paracelse, qu'à cet alchimiste amateur complètement cinglé. Son regard croisa de nouveau celui de la jeune poufsouffle qui fit une tentative d'humour ridicule. Franchement. Non seulement, la poupée, toujours passablement contrariée, trouvait que ça n'avait rien d'amusant et de toute façon, elle avait mieux à fiche que de plaisanter joyeusement avec une idiote de Pouffy. Le jugement de Précieuse pouvait bien être hâtif et s'en fondement, honnêtement elle s'en moquait éperdument de cette fille. Comme de tous les autres d'ailleurs. Etait elle seulement de sang pur ? La blonde en doutait sérieusement.

En tout cas, la brunette ferait mieux de s'inquiéter de ce qui attendait les résidents de Poudlard. Son père lui avait confié que des événements troublants risquaient de se produire à l'école, ces incidents ne concerneraient cependant que les enfants né-moldus, leur montrant ainsi que leur place n'était nullement dans cet établissements. Curieuse la blonde avait tâcher d'en apprendre plus sur cette histoire mais son père s'était refusé à lui en dire davantage. En tout cas, il était grand temps que quelqu'un se décide à agir pour débarrasser Poudlard des moldus, et Précieuse avait bien hâte de voir ce qui allait arriver. La blonde haussa un sourcil adoptant un air condescendant comme à son habitude et répliqua toujours aussi acerbe.

- Tu ne crois pas si bien dire.. Mais ce n'est pas des tableaux dont tu devrais t'inquiéter..

La jolie vipère laissa volontairement planer le doute, sachant bien qu'en agissant ainsi elle susciterait la curiosité de sa camarade. De plus par ce bout de phrase, elle laissait clairement entendre qu'elle même savait quelque chose de plus que les autres. Cela pouvait n'être que pure vanité de sa part et se révéler faux, mais elle était certaine que cela ne manquerait pas de faire naître des interrogations dans l'esprit de l'autre élève. Replaçant la hanse de son sac en train de glisser sur son épaule, la blonde laissa vaguement courir son regard sur les différents portraits et peintures qui l'entouraient mais la plupart des personnages représentés s'occupaient de leur petit monde sans se soucier des jeunes élèves. Ignorant la présence de la poufsouffle, Précieuse s'aventura vers la porte qui semblait permettre de sortir d'ici quand un doute la saisit. Il ne manquerait plus qu'elle se soit retrouvée au même étage que celui dont elle revenait avec Grace. Auquel cas son encombrante camarade ne devait pas être bien loin. Il lui était difficile d'en être certaine car le passage qu'elle avait emprunté ne cessait de tourner, monter, descendre et remonter. S'immobilisant après quelques pas, la préfète des verts et argents se retourna vers la brunette et lança une question semblant certes un peu étrange, mais elle la mettait au défi de faire la moindre remarque sur la bizarrerie de la chose.

- Tu sais à quel étage on est ?

(755 mots )

L'art de susciter la curiosité en ne révélant qu'une infime partie de ce que l'on sait, voilà sans doute la meilleure manière de captiver un auditoire: suggérer le plus important en s'assurant de laisser planer le suspense. Précieuse s'y connaissait en matière de sous-entendus plus ou moins explicites, et une fois de plus sa ruse eut l'effet escomptée. La jeune poufsouffle ne manqua pas de relever ses paroles d'un « comment ça » fort à propos tandis que la vipère faisait déjà mine d'avoir oublié sa présence. Il s'agissait d'une manière comme une autre de se rendre intéressante et cela fonctionnait à merveille alors pourquoi s'en priver.. Ignorer l'autre pour qu'il s'évertue à gagner votre intérêt, il fera ainsi de vous son principal centre d'attention. Cependant, la blonde ne voyait honnêtement pas de véritable raison de s'attarder ici, hormis échapper à l'agaçante présence de Grace. A tous les coups « sa camarade » ne devait pas se trouver loin, à cet étage ou juste au dessus d'après ses estimations. Pour en avoir le coeur net, l'héritière Milady avait aussi jugé préférable de poser la question à la jaune et noir.

Précieuse pouvait bien traiter les autres comme des moins que rien, ils ne valaient pas mieux. Ses camarades de classes avaient vite compris qu'on ne tient pas tête longtemps à la vipère, même se lancer dans une joute verbale est fortement déconseillé, puisque cela se soldait toujours ou presque par une victoire par KO de l'arrogante Serpentard. D'ailleurs, la plupart sentait surement par instinct qu'il valait mieux ne pas se mettre Précieuse à dos, aussi très peu osait la défier. En principe, devant son attitude glaciale et suffisante, les autres préféraient s'écraser plutôt que de répondre. Aussi, la vipère, en dépit de son comportement condescendant et dédaigneux, savait bien qu'elle obtiendrait une réponse et ne fut pas déçue. En revanche, la peste fut assez surprise de constater que la jeune disciple d'Helga Poufsouffle n'était aucunement intimidée par son attitude. Elle détailla sa vis à vis d'un air naturellement hautain et indifférent, tandis que celle ci approchait lentement, à la manière d'un félin. Précieuse ne broncha pas, ne cilla pas, son visage n'était qu'un masque d'impassibilité , froid et dur comme le marbre. Cette fille, qui continuait à la dévisager la tête haute, soutenant son regard turquoise, ne manquait ni de cran ni de caractère. Précieuse était d'ailleurs assez surprise de sa réaction à la fois fière et audacieuse. Sa répartie laissait encore à désirer, mais pour une jaune et noir ce n'était pas trop mal. Les lèvres de la poupée s'étirèrent finalement en un sourire amusé ou transpirait l'ironie en entendant sa remarque. Se prêtant au jeu, elle répliqua.

- C'est gentil à toi de proposer, mais j'aurais peur que tu le salisses.

On sentait les années d'expérience d'une langue de vipère née, Précieuse ne manquait jamais de répartie et se montrait toujours aussi piquante. De son point de vue, ce petit échange n'avait rien de méchant mais plutôt d'un jeu fort distrayant. Un jeu qu'elle affectionnait beaucoup puisqu'elle gagnait toujours. Et puis bon, il allait de soi qu'elle ne pouvait pas laisser sa camarade de Poufsouffle lui parler sur ce ton, elle se devait de répliquer. Toujours est il que se trouver au 4 ème n'arrangeait pas ses affaires. Grace risquait à tout moment de passer par ici et la blonde n'avait vraiment aucune envie de supporter ses plaintes jusqu'aux cachots. Le mieux qu'elle avait à faire était encore de rester ici, elle pourrait toujours en apprendre davantage sur la préfète des jaune et noir.

Finalement contente de trouver quelqu'un qui ait assez de cran pour lui tenir tête, la peste laissa un moment de silence s'installer, une main posée sur sa hanche, l'autre tenant son sac. Elle observait la Poufsouffle, s'efforçant de la jauger laissant parfois ses prunelles se posaient sur l'animal couleur de neige qu'elle tenait au creux des bras. La brune était plutôt jolie avec ses yeux verts pâles en amande. Quand elle estima qu'elle captait suffisamment l'attention de son interlocutrice pour ménager son petit effet, la vipère reprit la parole, après un silence d'un durée raisonnable.

- Tu n'as pas entendu la rumeur ? Tu sais ce qui est arrivé à ce Serdaigle dans les serres de botanique avec le filet du diable ? Il paraîtrait que ce n'était pas un simple accident mais que ce soit lié à la lettre de menace.. Après tout c'est un né-moldu..

Non évidemment, la brune ne pouvait pas connaître la dite rumeur pour la simple et bonne raison que précieuse venait de la lancer. D'ailleurs, elle même ignorait si c'était vrai et effectivement lié ou non, mais quelle importance ? Si son père avait refusé de trop s'étendre sur le sujet, il lui avait bien comprendre que des accidents risquaient de toucher les sang de bourbe, et jusque là ça concordait.

- Heureusement, il a eu de la chance, mais je pense que ça n'est que le début.. A mon avis, plus personne n'est en sécurité à Poudlard même si les profs essaient de le cacher...

- C'est gentil à toi de proposer, mais j'aurais peur que tu le salisses.

Ce fut plus fort qu'elle mais Gabrielle laissa échapper un petit rire dénué d'humour. Elle s'était à peu près attendue à une réponse de ce genre et ne fut guère étonnée de celle que lui offrit Précieuse. Cependant, elle ne trouvait rien dans sa réplique désagréable de bien original, et ne s'en offusqua donc pas, plutôt amusée.

Pendant un bref instant, la Serpentarde jaugea Gabrielle du regard. Un regard qui se voulait indifférent mais lorsque Précieuse posa les yeux sur Sookie, le petit chat blanc de la Poufsouffle, cette dernière savait que son animal ne pouvait pas ne pas susciter son intérêt. Une petite boule de poil comme celle-ci ne pouvait pas laisser indifférent, et cela valait également pour Précieuse qui se donnait des allures d'arrogante sans cœur. Gaby n'aurait d'ailleurs pas été étonnée si sa camarade elle-même possédait un chat : la race féline était tellement fascinante. Tantôt sociable, tantôt intouchable, capricieuse dans ses rapports avec l'homme. Oui, cela ressemblait bien à Précieuse.
Cependant le silence qui s'était installé devint presque irritant pour Gabrielle, qui n'attendait que de pouvoir converser avec le nouveau spécimen vert et argent qu'elle avait devant elle. Et comme si Précieuse avait sentit qu'elle suscitait de nouveau l'intérêt de la Poufsouffle, elle choisit ce moment pour reprendre la parole.

- Tu n'as pas entendu la rumeur ? Tu sais ce qui est arrivé à ce Serdaigle dans les serres de botanique avec le filet du diable ? Il paraîtrait que ce n'était pas un simple accident mais que ce soit lié à la lettre de menace.. Après tout c'est un né-moldu..

Gabrielle resta un instant sans un mot, analysant la nouvelle que la Serpentarde venait de lui larguer comme une bombe. Il paraissait que ce n'était pas qu'un simple incident. La lettre de menace dont parlait Précieuse avait tendance à rendre les élèves paranoïaques et poussait certains à voir le mal partout. Gaby quant à elle avait prit l'annonce d'une éventuelle menace planant sur Poudlard avec un peu de recul. Elle se sentait en sécurité au Château et était convaincu que leur directeur ne laisserait rien leur arriver. Mais peut-être avait-elle était un peu trop sûre d'elle. Il était vrai que l'attaque d'un filet du diable sur un élève n'était pas banale. Bien que ces horribles plantes fussent intraitables, le professeur de botanique était tout de même apte à éviter ce genre d'accident. Toutes les hypothèses étaient bonnes à retenir. Une petite mine inquiète apparut sur le visage de la Poufsouffle et elle en oublia quelques instants son expérience de sociabilité avec la vipère, son âme de justicière reprenant le dessus.

- Non en effet, je n'en ai pas entendu parlé, c'est toi qui me l'apprend. C'est quand même étrange que l'administration n'ai pas mis tous les préfets au courant...

Sookie émit alors un petit miaulement, interpellé que sa maîtresse ait cessé ses caresses. Si la Serpentarde avait voulu attiser l'attention de Gabrielle à son égard, c'était réussi.

- Heureusement, il a eu de la chance, mais je pense que ça n'est que le début.. A mon avis, plus personne n'est en sécurité à Poudlard même si les profs essaient de le cacher...

Les dernières paroles de Précieuse interpellèrent la Poufsouffle qui reprit aussitôt une expression détachée. Selon elle, la Serpentarde en rajoutait un peu trop. De là à dire que plus personne n'était en sécurité au sein du Château et que les professeurs essayaient de leur cacher... Le directeur avait bien précisé dans son avis à la population de Poudlard qu'il avait déjà reçu des lettres de menaces par le passé, Gaby ne voyait donc pas pourquoi cette dernière lettre pouvait causer un tel ultimatum. Comme l'avait dit précédemment Précieuse, le fait que le Serdaigle ne ce soit pas fait accidentellement attaquer par un Filet du Diable ne restait qu'une rumeur. Et si les Préfets n'avaient pas été mis au courant, c'était simplement parce que l'accident n'avait rien d'inquiétant aux yeux du personnel qui les avait à leur charge.

- Ha oui, tu crois ça ? Je pense que tu t'imagines un peu trop de choses, après tout il ne s'agissait peut-être là que d'un accident contrairement à ce que tu penses. En revanche si d'autres incidents de ce genre venaient à survenir, on pourrait se poser la question.

Lancer une rumeur constituait un art auquel Précieuse semblait destinée. Rien n'était plus facile, il suffisait simplement de suivre quelques règles fondamentales, comme établir un mensonge qui tienne la route et avoir un argument de taille à opposer à toute objection possible. Pour que la rumeur tienne le coup, il faut aussi des exemple bien concret pour illustrer la véridicité de ses paroles. Un jeu d'enfant pour une langue de vipère. Dans tous les cas, la blonde avait capté l'attention la plus totale de sa camarade, mais si à en juger par son expression celle ci peinait à croire que ce soit vraiment un accident volontairement provoqué. La poufsouffle devait certainement accorder sa confiance en Bullstrode pour tout régler et la Serpentard ne guère surprise d'entendre ces objections. Un sourire malin étira ses lèvres rosées tandis qu'elle guettait les récation de sa vis à vis.

- L'administration sait bien qu'elle provoquerait une vague de panique si elle dévoilait la vérité.. C'est pour ça que personne n'est au courant, pas même les préfets. Mais j'ai entendu un élève dans la salle commune, il disait avoir surpris une conversation entre Williams et le directeur..

Mentit la verte et argent avec des airs de docte. Le tout dans le mensonge c'était de paraître sur de soi et mieux informé que les autres. Bon, Précieuse en savait peut être un poil davantage sur cette histoire mais pour le reste, ce n'était que spéculation et invention de se part. Mais ce qui a de bien avec les rumeurs, surtout dans un endroit aussi vivant que Poudlard, c'est qu'au bout de peu de temps, les gens commencent à raconter n'importe quoi et finissent par se convaincre eux même que c'est la vérité. Précieuse ne serait presque pas surprise si d'ici une semaine, elle entendait dire qu'il y avait eu une prolifération de filets du diable dans les serres de botanique, qu'il y avait eu 15 blessés et que 3 elfes de maison étaient morts en voulant les secourir. Feignant alors d'adopter le point de vue de sa comparse, la poupée ajouta sur un ton parfaitement détaché.

- Mais tu as raison.. après tout ce n'est qu'un incident isolé et si ça trouve, il ne se passera rien d'autre.. Comme il peut s'avérer que se soit effectivement les prémices de ce qui menace Poudlard..

La blonde marqua un temps de pause dans son discourt, adoptant un air aussi grave que possible. Bien entendu son attitude était entièrement hypocrite puisqu'elle se moquait bien de ce qui pouvait arriver aux autres et qu'elle même n'était absolument pas inquiète pour sa petite personne. Son père le lui aurait dit si elle courait un danger quelconque, il est toujours au courant de tout de tout façon. Plongeant son regard turquoise dans celui de son interlocutrice, la vipère poursuivit sur un ton de confidence.

- Cette fois, il ne s'est rien passé de grave certes, cependant on ne sait pas ce qui arrivera si un autre incident devait se produire..

Un sourire satisfait se peignant alors sur son visage de poupée, la demoiselle ajouta sur un ton indifférent en vue de la provoquer un peu pour la faire réagir.

- Tu penses attendre qu'il y ait combien de victimes avant de commencer à prendre cette histoire au sérieux, toi ?

En parfaite manipulatrice, Précieuse avait l'art et la manière de présenter les choses pour amener l'autre ou elle le voulait. Bien sur cela ne suffisait pas toujours à convaincre son interlocuteur mais qu'importe, cela faisait au moins réfléchir. Et puis même si la préfète de Poufsouffle ne la croyait pas, il y avait bien assez d'oreilles indiscrètes dans cette salle qui n'avaient pas manqué un mot de la conversation et qui irait tout répéter. La galerie des tableaux constituait définitivement l'emplacement idéal pour lancer une rumeur. Avec tous les portrait accroché aux murs, la blonde pouvait être certaine qu'en moins de 24 heures cela aurait fait le tour de l'école. Quand on dit que les murs ont des oreilles, à Poudlard c'est une réalité.

- Sinon, c'est quoi ton nom déjà ?

Naturellement le déjà servait pour la forme, puisqu'en réalité, Précieuse n'en avait jamais eu la moindre idée. Mais comme il demeurait la forte probabilité qu'elle ait été en cours avec elle sans l'avoir remarqué puisqu'elle se fichait royalement des autres, la politesse exigeait qu'elle agisse quand même comme si la brune ne lui était pas étrangère. La politesse restait certes un bel exemple d'hypocrisie mais qu'importe.

Un sourire malin s'afficha sur les lèvres de la Serpentarde. C'est peut-être à ce moment-là que Gabrielle comprit à quel point sa camarade aimait cette situation, cet accident dans les serres de botanique qui pouvait déboucher sur un vent de panique dans la château. Gaby avait d'abord crue que Précieuse se donnait des allures arrogantes et mesquines parce que là était le point soit-disant intimidant de la maison des verts et argents, qu'elle ne donnait cette image d'elle que pour se sentir un peu plus appartenir au clan des vipères. Mais ce sourire... Tout portait à croire que Précieuse était belle et bien aussi venimeuse que le plus venimeux des Serpents. Comment était-ce possible de se montrer aussi malfaisant à un âge comme le leur ? Alors que certains élèves de la même années qu'elles s'appliquaient encore à nouer convenablement leurs lacets de chaussures ? Où leur seule préoccupation était ce qu'ils allaient manger le soir-même ?

Gaby s'était toujours estimée plus mature que les personnes de son âge. Il y avait bien longtemps qu'elle savait nouer un lacet et qu'elle se foutait de ce qu'elle trouverait dans son assiette tant qu'elle en avait une sous le nez (bien qu'elle n'ai jamais manqué de rien). Elle ne perdait pas non plus son temps à se montrer mesquine ou hypocrite avec ses camardes, elle était bien trop occupée à leur apporter son aide, à les conseiller ou ne serait-ce que les écouter.

- L'administration sait bien qu'elle provoquerait une vague de panique si elle dévoilait la vérité.. C'est pour ça que personne n'est au courant, pas même les préfets. Mais j'ai entendu un élève dans la salle commune, il disait avoir surpris une conversation entre Williams et le directeur..

Gabrielle connaissait bien cette manie de "quelqu'un a dit que bidule a dit à machin..." et il en résultait qu'on n'était jamais vraiment sûr de ce qui s'était dit, en présumant que la conversation de départ avait véritablement eue lieu. Et si on prenait en compte les petites pestes qui prenaient un malin plaisir à colporter les derniers ragots, vrais ou faux, cela provoquait des bruits de couloir interminables. Par conséquent... La Poufsouffle ne prit pas en compte la dernière phrase de Précieuse. Cette dernière semblait d'ailleurs implacable, on aurait dit qu'elle souhaitait ardemment qu'une machination ait lieu à Poudlard. Non mais vraiment, qui souhaiterait une chose pareille si ce n'est une personne dont la pauvre vie n'est guère intéressante ? Au bout du compte, Gabrielle se contenta de hausser les épaules pour seule réponse.

- Mais tu as raison.. après tout ce n'est qu'un incident isolé et si ça trouve, il ne se passera rien d'autre.. Comme il peut s'avérer que se soit effectivement les prémices de ce qui menace Poudlard.. Cette fois, il ne s'est rien passé de grave certes, cependant on ne sait pas ce qui arrivera si un autre incident devait se produire.. Tu penses attendre qu'il y ait combien de victimes avant de commencer à prendre cette histoire au sérieux, toi ?

Précieuse avait prit un air grave, apparemment convaincue de ses propos. Bien que les arguments avancés par la jeune fille valait le coup d'être prit en compte, Gabrielle se garda d'y montrer un intérêt. Elle ne comptait pas faire plaisir à la Serpentarde en paniquant par exemple. Et elle ne comptait certainement pas réagir comme ces personnes qui gobaient tout ce qu'on leur disait sans se poser de questions ou sans se faire leur propre opinion, se contentant d'une version et d'une vision toute faite qui ne leur appartenait pas. Des personnes sans grosses personnalités quoi. Non, au lieu de ça elle se façonna une apparence calme bien qu'à l'intérieur, elle était partagée entre le doute et l'indignation vis à vis du comportement de Précieuse.

- Déjà faudrait-il qu'il y ait d'autres victimes, ce dont je doute...

- Sinon, c'est quoi ton nom déjà ?

Changement de sujet. Comme si Précieuse s'intéressait à quelqu'un d'autre qu'elle même ! Par soucis de politesse, Gabrielle lui répondit tout de même, bien qu'elle déforma ses propos dans le but de faire comprendre à la Serpentarde qu'elle ne tenait pas à entretenir une quelconque relation familière, ne serait-ce que par l'appelation d'un surnom. Le ton était détaché mais l'intention très claire.

- Gaby, mais tu peux m'appeler Gabrielle. Et toi ?