Lily Muffet Elève de première année
Matières étudiées : - - Potions
- - DFCM
- - Histoire de la magie
- - Sortilèges
- - Divination
- - SACM
- - Etude des Moldus
Parchemins rédigés : 6
| Sujet: L'ombre de la nuit [PV Jaina] Mar 26 Jan - 21:00 | |
| Le voile de la nuit venait de se poser sur Poudlard, donnant naissance à des ombres monstrueuses, quelques fois inspirées de formes humaines cependant non identifiées. Les mystères de cette saison à la fois éphémère et récurrente en fascinaient plus d'un, incitant quelques petits sorciers imprudents à sortir de leurs cachettes. Lily ne faisait sûrement pas partie de ces êtres inconscients, qui poussés par leur curiosité, trahison de leur faiblesse, s'aventuraient par hasard dans des endroits qu'ils ne connaissaient pas, et où ils avaient toutes les chances de se perdre que ce soit physiquement ou moralement. Droite, peut-être trop obéissante pour ne pas être l’une de ces garces soigneusement camouflées sous un masque glacial et indifférent, elle préférait d’abord s’acclimater à l’environnement dont elle faisait présentement partie, avant d’en explorer toutes les facettes. Autant procéder par ordre, avant d’effectuer des actes inconsidérés, dont les autres ne manqueraient pas de se moquer, la faisant brusquement chuter de son piédestal. Hé oui, depuis quelques jours elle connaissait une petite gloire qui avait eu pour effet de lui redonner confiance, dans un monde qu’elle n’avait pas pour habitude d’affronter. Elle avait postulé pour être préfète de sa maison, après s’être renseignée sur l’opinion que les autres élèves avaient établi sur elle. Satisfaite de constater qu’elle était soutenue par son assemblée, elle se porta volontaire pour endosser un rôle dont les responsabilités n’étaient pas moindres, puisqu’il consistait à être un véritable porte-parole. Même si Lily n’ouvrait pas toujours sa bouche pour se faire entendre, elle n’en restait pas moins un personnage charismatique, sans pour autant être un esprit de leader. Quoiqu’elle ne lésinait pas sur les moyens quand il s’agissait de se faire respecter, mais elle s’avérait inefficace quand la bataille mettait de côtés les mots pour faire place à l’action, dont la violence.
En apparence hautaine et puissante mais en réalité fragile et à fleur de peau, Lily venait d’achever sa séance de travail intensif dans la bibliothèque de l’établissement scolaire. Dans les couloirs, elle sentait un étrange courant d’air électrifier sa colonne vertébrale, éprise de mille et uns frissons qu’elle ne put réfréner. Elle sentait quelques fois une présence indicible, comme si elle était suivie sans réellement le savoir, étroitement surveillée, observée de la tête aux pieds. Elle mit cette impression sur le compte de la paranoïa, puisqu’elle venait à peine d’éclater cette bulle dans laquelle ses parents avaient cru bon de l’emprisonner, pour qu’elle ne soit pas désorientée par l’effervescence du monde extérieur. Petit à petit, ils n’eurent aucun besoin d’émettre une seule consigne, puisque la fillette resta d’elle-même dans son onirisme tordu et incohérent, qu’elle seule pouvait comprendre. Elle détenait la clé de ces contrées fantasmagoriques qu’elle ne partagerait pour rien au monde, les protégeant jalousement de tout ce que les autres pouvaient faire à leur encontre. En revanche, être constamment perchée n’était pas une bonne idée, surtout quand on errait nonchalamment dans les corridors de cet édifice pharaonique, dont l’architecture ne cessait pas de fasciner la jeune Serdaigle. Quand elle finit par retourner dans la réalité, elle ne tarda pas à comprendre qu’elle s’était trompé d’étage, et que la salle commune de sa maison était bien loin de l’itinéraire qu’elle avait emprunté. Complètement désorientée, elle en conclut qu’elle s’était égarée, ce qui n’eut pas pour effet de la rassurer. Soucieuse de se faire prendre la main dans le sac par un professeur, elle se souvint que les couvre feux étaient extrêmement pointilleux, et non respectés, ils pouvaient coûter des points à une maison. Navrée à l’idée de causer du tort à ses camarades, Lily convint qu’il fallait se ressaisir.
Le miaulement de son ravissant chat que j’ai nommé Rainbow l’interpella et lui arracha un sourire faussement épanoui qui trahissait sa crainte d’être happée par ces ombres intimidantes. Elle se doutait bien que la nuit était inoffensive, et que le moindre danger pouvait être capté à des kilomètres à la ronde par des enseignants expérimentés. Mais il n’empêche qu’elle ne détenait pas toutes les clefs en mains pour se défendre, ce qui pouvait engendrer des situations particulièrement compliquées. Tout en se grattant sa tignasse blonde, l’ensorceleuse sentit le corps de son compagnon se frotter contre son mollet, puis slalomer entre ses jambes pour les caresser de sa queue. Apparemment, il ne semblait pas spécialement paniqué par les circonstances, communiquant ainsi sa robustesse à sa maîtresse. Néanmoins, sans demander son reste, Rainbow finit par lui fausser compagnie, s’enfonçant dangereusement dans la pénombre. Tout en le rappelant à l’ordre à l’aide d’onomatopées multiples qui n’eurent aucun effet, elle le suivit inconsciemment, montant d’un pas maladroit des escaliers qui la conduisirent jusqu’au sixième étage. Serrant ses deux bouquins contre sa poitrine, elle se pencha légèrement en avant, espérant ainsi scruter les ténèbres qui l’encerclaient. Actuellement, elle était cernée par ces créatures méphistophéliques qu’elle admirait dans les romans, mais qu’elle fuyait comme la peste quand il s’agissait de les combattre, sans moyens de les surpasser. La gorge serrée et l’estomac noué, elle se résigna à rebrousser chemin, non désireuse de laisser son animal de compagnie se faire égorger par un quelconque individu aux idées malsaines. Si elle devait périr lors des premiers jours de sa scolarité, ce serait avec ou pour lui, quitte à passer pour une pauvre idiote dont le prince charmant résidait en son chat. Insouciant, et arborant une expression étrangement naïve, Rainbow poussa un énième miaulement et s’engouffra dans entrebâillement d’une porte que Lily ne tarda pas à pousser, découvrant une salle pour le moins vide, totalement abandonnée. Elle était pourvue de manuels que l’on n’utilisait plus, car les méthodes qui y étaient rigoureusement expliquées n’avaient plus rien à voir avec celles que l’on employait désormais dans l’apprentissage de la sorcellerie. Tout en passant ses paumes sur chaque couverture, mademoiselle Muffet voyait se soulever une fine couche de poussière qui manqua de la faire éternuer. Puis elle se balada entre les pupitres qui, eux aussi, dégustaient en matière de saletés, lesquelles s’étaient considérablement accumulées en quelques années.
Tout laissait penser que ce lieu n’avait rien d’effrayant. Et ce fut au moment de sa plénitude que tout s’effondra. L’adolescente sursauta, sitôt qu’elle surprit des pas beaucoup plus confiants que les siens, comme si la personne en question n’était pas découragée par la perspective de se retrouver délaissée au milieu de nul part. Se dotant de son masque glacial et indifférent, Lily finit par se retourner en direction de l’entrée de la pièce, et observa en silence la personne qui vint s’y introduire. |
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